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14 décembre 2006

Lui ! Enfin !

The_Voyeur_and_the_Voyee



Il lui avait dit : "Je viendrai ce soir. A 20 heures."
Il lui avait dit : "Je te veux nue."
Il lui avait dit : "Je te veux offerte. Totalement offerte. Les yeux bandés."
Il lui avait dit : "Je te veux objet. Objet de mes plaisirs."

Elle avait simplement répondu "Oui", trop émue pour pouvoir prononcer un seul autre mot, et elle avait raccroché le téléphone le coeur battant, les jambes tremblantes, pensant : "Enfin...."

Enfin il acceptait de la voir, enfin elle allait le rencontrer, enfin elle allait assouvir cette faim, ce désir douloureux qu'elle avait de lui, d'être à lui,  ce besoin d'appartenance, enfin elle allait connaître son odeur, le goût de sa peau, la force de ses bras, le contact de son corps, enfin elle allait brûler sous ses doigts, obéir,  se soumettre, vibrer, trembler, gémir, pleurer, crier, jouir, par lui, pour lui, enfin, enfin, enfin...

Elle passa le reste de la journée dans un état second, son esprit navigant entre les détails pratiques, et les visions qui sans cesse venaient la perturber, se demandant comment être cet objet qu'il souhaitait, s'inquiétant de ce qu'il attendait d'elle, mais prête à tout accepter de lui, dans ses oreilles résonnait encore ce seul mot qu'elle avait pu dire, ce "Oui", et elle se sentait n'être que cela, qu'un immense oui à Lui, à tout ce qu'il voudrait, lui laisser tous les pouvoirs... Juste un abandon d'elle même, se vider d'elle même pour se remplir de lui, sortir de sa peau, sortir de sa volonté, de sa dignité, ne plus être elle mais simplement être Sa chose, Son objet, Son jouet...

Il devait être parfait cet objet, elle passa des heures à la salle de bain, frottant limant ponçant épilant hydratant, jusqu'à être parfaitement lisse, parfaitement douce, elle imaginait ses mains sur elle et se voulait fondante, soyeuse, et en même temps elle pensait à tout ce qu'elle avait pu oublier, voyons, l'aspirateur c'est fait, il a dit nue, un souci de moins, mais il n'a pas dit sans bijoux, donc pourquoi pas ces bracelets, et puis ces chaussures aussi, les chaussures ça ne compte pas, et puis elle était si petite...

Enfin elle fut prête, coiffée, légèrement maquillée et parfumée, aussi belle que possible. Elle déplaça le fauteuil afin qu'il soit face à la porte et qu'elle soit la première et la seule image qu'il verrait lorsqu'il entrerait, prépara un whisky,  mit le bandeau sur ses yeux, et attendit...

L'esprit libéré de tous les détails matériels, à l'abri derrière son bandeau, elle n'était plus qu'attente, qu'impatiente patience. Instinctivement elle s'était placée en position foetale, les bras autour de de ses genoux, traversée par des frissons ou des vagues d'excitation, elle avait chaud, elle avait froid, elle s'abandonnait aux émotions, aux images qui l'envahissaient, sentait plus que jamais ce désir qui la rongeait, ses envies, ses espoirs, ses rêves...

Enfin elle entendit la porte s'ouvrir, des pas feutrés sur le tapis, totalement concentrée sur les sons elle en oubliait de respirer. En apnée, elle était sur "pause" comme un film arrêté, le temps figé, le silence.

Et puis le film se remit en marche avec le son de sa voix, elle n'en entendait que la musique ne comprenait pas le sens, elle ne pouvait penser à nouveau que "Enfin, enfin nous y sommes, enfin...".
Que disait il au juste ? "Offre toi, ouvre toi, écarte les bras et les jambes."

Lentement elle se déplia, quittant sa position enfantine, luttant de toutes ses forces contre sa pudeur, ses pensées de raisonneuse, la conscience de ses imperfections, ses inquiétudes, ses angoisses, ses craintes de ne pas lui plaire, ses peurs, et sa pudeur encore, elle savait qu'il connaissait tout cela, qu'il attendait patiemment, qu'il s'en délectait même, et elle continuait à se déplier, à s'écarter, à s'ouvrir, jusqu'à n'être plus qu'offrande, jusqu'à laisser son désir de lui prendre toute la place en elle, gommer tout le reste, jusqu'à n'être plus que cette dépendance, que ce désir, que cette offrande, ce don,  ce cadeau. Soumise. Elle sentait son ventre, ses seins, son sexe, tout son corps hurler en silence, l'espérer, le réclamer,  l'attendre, le prier, le supplier, affamés, avides de son contact, ses mains, ses caresses, sa bouche, son sexe, ses coups, ses ordres, n'importe quoi mais Lui, enfin... .

Elle eut l'impression qu'il s'était écoulé des heures lorsqu'elle entendit à nouveau sa voix qui disait : "Merci. Reste ainsi, pense à moi. Je reviendrai lorsque tu me désireras assez..."

Et la porte se referma.

Nerilka

Merci à toi, pour ces mots, tes premiers mots... sourire


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Commentaires
C
je peux encore signer ???<br /> La dernière phrase de ce texte m'émeut beaucoup, comme un point d'orgue fracassant, parce que ce sont des mots que j'ai pensés sans qu'ils puissent franchir mes lèvres... oui, tu écris vraiment bien.<br /> Je repassais aussi par ici en espérant trouver ton adresse mail Nerilka, je ne l'ai plus. Peux-tu m'écrire pour me la donner ? Merci.<br /> Bises à Exigeant et toi
B
c'est que tu continues... Faut pas gâcher !
N
Morgane : moi aussi j'attends la suite. :)<br /> <br /> La famille vilaine fille : et où sont passés le frère, le père et le grand père ? :p <br /> <br /> Lliane : je ne me sentirais pas libre avec un blog, et ça me gênerait. Mais j'ai de la chance, je connais des bloggeurs sympas qui me laissent jouer chez eux de temps en temps, et ça me convient tout à fait. Merci Exigeant, merci vf, merci les yeux qui vient de me le proposer aussi. <br /> <br /> Et merci à toi pour ta nouvelle adresse. Pas facile de te suivre. ;)<br /> <br /> Nerilka, sbf et heureuse de l'être... ;)
L
Nerilka... avant de remercier ceux qui ne signent pas cette pétition... tu devrais plutôt te mettre au travail... parce que je suis sûre que tout le monde va la signer !<br /> Et comme il me semble bien te l'avoir demandé depuis au moins un an... j'ai au moins le droit de la signer dix fois (et je suis sûre de ne pas être la seule !) ! ;-)<br /> Bisous (et au boulot) ! :-)
S
je signe aussi la pétition.
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