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29 octobre 2011

Il faut libérer Salah Hamouri à la date prévue !!!

Salah Hamouri, franco-palestinien a 26 ans. Il est en passe de finir de purger une peine de prison de 7 ans, après avoir été condamné par un tribunal militaire israélien en territoire occupé (ce qui est contraire au droit international), pour "intention" d'atttentat contre un Rabin d'extrême-droite, sans jamais que la moindre preuve ait été produite. Il est menacé d'une double voire triple peine : 140 jours de prison supplémentaires et l'expulsion à l'étranger car palestinien de Jérusalem-Est, il n'a aucun statut d'habitant en Israël.

 

Carte_Salah_HD_1r

 

Vous trouverez ci-dessous la lettre adressée à l'Ambassadeur d'Israël en France pour réclamer sa libération.

Paris, le 27 octobre 2011

  

Monsieur Yossi Gal

Ambassadeur d’Israël en France

3, rue Rabelais

75008 Paris

 

Monsieur l’Ambassadeur,

Notre compatriote Salah Hamouri, 26 ans, qui est emprisonné depuis le 13 mars 2005 en Israël a été condamné à une peine de 6 ans, 8 mois et 15 jours de prison – ainsi qu’en atteste formellement un document officiel du CICR remis à sa famille (document joint).  Salah Hamouri est donc libérable le 28 novembre prochain.

Le 25 octobre dernier, vous avez rencontré le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères, M. Alain Juppé qui, selon ses dires, est de nouveau intervenu auprès de vous pour que Salah Hamouri sorte de  prison le « plus vite possible ». Or, le lendemain de cette rencontre, la porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne, Madame Sivan Weizman, indiquait que Salah Hamouri ne sortirait pas avant le 12 mars 2012. La « raison » invoquée est proprement incroyable : les prisons israéliennes ne seraient plus, du fait de la libération de 1.027 prisonniers palestiniens, en situation de surpopulation carcérale ! Et donc Salah Hamouri pourrait faire 7 ans de prison et non pas 6 ans, 8 mois et 15 jours comme strictement indiqué.

Cette annonce, totalement injuste et arbitraire, soulève une profonde indignation en France.

Israël déclare hautement être un « Etat de droit ». Il ne peut laisser bafouer ce même droit de manière aussi éclatante. Dans un Etat de droit l’administration pénitentiaire ne peut dicter le droit mais doit l’appliquer.

Au nom du « Comité national de soutien à Salah Hamouri » qui regroupe au plan politique toutes les sensibilités qui existent en France, je vous demande donc instamment d’intervenir auprès de vos autorités afin que le droit soit respecté et que notre compatriote sorte à la date qui est formellement prévue, c'est-à-dire le 28 novembre prochain afin qu’il regagne enfin ses foyers à Jérusalem. 

Pour terminer, je me permets de souligner une évidence qui n’est pas seconde : l’image de votre pays, en France et dans le monde où le cas de Salah Hamouri est connu, sera affectée et aura à souffrir sérieusement si les responsables israéliens ne font pas appliquer le droit.  

Dans l’attente,

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de  mes salutations distinguées.

  

M. Jean-Claude Lefort

Député honoraire

Coordinateur du

Comité de soutien

 

 

PS : J’envoie une copie de ce courrier à Monsieur Alain Juppé, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères

 

Vous pouvez vous aussi exiger la libération de Salah en envoyant des mails à l'Ambassade d'Israël en France à l'adresse mail suivante : 

information@paris.mfa.gov.il

 

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27 octobre 2011

Bon anniversaire

Ce blog ne serait pas ce qu'il est sans la complicité que j'ai avec une amie. Depuis 2005 nous partageons, nous échangeons, nous nous chamaillons autour des photographes. Nous mutualisons nos découvertes respectives, l'un aime, l'autre non. Nos goûts évoluent, se rejoigent, divergent, la vie en somme !

Mais tous les deux, nous nous sommes pris au jeu et avons basculé dans l'envie de faire nos propres photos. Moi en bricolant, elle en évoluant vers de plus en plus de qualité.

La photo ci-dessous résume parfaitement cette complicité. Pour elle la réalisation, moi jouant avec son cliché brut au niveau cadrage, essayant un traitement que pour une fois elle n'a pas trouvé trop sommaire... Sourire.

Je nous l'offre avec son accord. En cliquant sur la photo, vous visiterez son blog qui aura 2 ans le 28 octobre.

 

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Bon anniversaire le blog et bonne continuation. Et demain laissez lui un petit mot, mais moi je ne vous ai rien dit... Chut !

 

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17 octobre 2011

17 octobre 1961

 Du site Médiapart :

 17 octobre 1961: dire la vérité pour la réconciliation

15 OCTOBRE 2011 | PAR EDWY PLENEL1

 

La date du 17 octobre 1961 fait partie de notre histoire, et nous devons la regarder en face. C'est à Paris qu'une manifestation pacifique de travailleurs alors français –« Français musulmans d'Algérie », selon la dénomination officielle –, venus protester avec leurs familles contre le couvre-feu raciste qui les visait, eux et eux seuls, fut sauvagement réprimée par la police de la capitale, sur ordre de son chef, le préfet Maurice Papon. Mediapart demande la reconnaissance officielle de ce massacre, dont les historiens évaluent les victimes à près de 300 morts.

Au lendemain de la tragédie du 17 octobre 1961, Kateb Yacine (1929-1989), immense poète algérien, s'adressait à nous tous, le peuple français :

 

Peuple français, tu as tout vu

Oui, tout vu de tes propres yeux.

Tu as vu notre sang couler

Tu as vu la police

Assommer les manifestants

Et les jeter dans la Seine.

La Seine rougissante

N'a pas cessé les jours suivants

De vomir à la face

Du peuple de la Commune

Ces corps martyrisés

Qui rappelaient aux Parisiens

Leurs propres révolutions

Leur propre résistance.

Peuple français, tu as tout vu,

Oui, tout vu de tes propres yeux,

Et maintenant vas-tu parler ?

Et maintenant vas-tu te taire ?

 

Après un trop long silence, le temps est aujourd'hui venu de parler, et de parler clair et franc. Non seulement d'entendre cet appel, comme le réclament depuis des décennies historiens de métier et militants de la mémoire, mais d'être au rendez-vous de ce passé plein d'à présent. Le 17 octobre 1961 est une date française aussi bien qu'algérienne. Cette manifestation est certes un des jalons de la conquête de son indépendance, si chèrement payée, par le peuple algérien : organisée par la Fédération de France du FLN, elle entendait consolider le rapport de force face à un pouvoir gaulliste qui, tout en engageant des pourparlers de paix, voulait affaiblir et diviser son interlocuteur indépendantiste.

Mais elle est aussi un moment essentiel de notre propre histoire nationale, de ces moments dont le souvenir fonde, pour l'avenir, une mémoire éveillée, empreinte de lucidité et de fraternité.

Le 17 octobre 1961 est d'abord une manifestation légitime contre une décision administrative sans précédent depuis le régime de Vichy : un couvre-feu raciste, fondé sur des critères ethniques. Le 5 octobre 1961, le préfet de police de la Seine, Maurice Papon (dont on découvrira plus tard le rôle dans la déportation des Juifs à la préfecture de Gironde), impose, au prétexte de la lutte contre les indépendantistes algériens assimilés à des « terroristes », un couvre-feu visant les « Français musulmans d'Algérie ». Ils doivent s'abstenir de circuler de 20h30 à 5h30 du matin, et les débits de boissons qu'ils tiennent ou qu'ils fréquentent doivent fermer chaque jour à 19 heures.

Le 17 octobre 1961 est ensuite une manifestation du peuple travailleur de la région parisienne, d'ouvriers et d'employés accompagnés de leurs familles, venus souvent des bidonvilles, notamment celui de Nanterre, immense, où cette main-d'oeuvre industrielle était en quelque sorte parquée. Ce soir-là, c'est une partie de la classe ouvrière française, dont les cohortes ont toujours été renouvelées par l'immigration, qui défilait pacifiquement sur les boulevards de la capitale, avec cette joie d'avoir su braver l'interdit, la honte et l'humiliation. Avec surtout une grande dignité, celle de ceux qui n'ont d'autre richesse que leur travail, portée jusque dans l'habillement soigné des manifestants. D'ailleurs, le couvre-feu de Maurice Papon prévoyait une seule exception, celle des ouvriers travaillant en trois-huit, contraints d'embaucher en pleine nuit, qui devaient produire une attestation pour pouvoir circuler.

Le 17 octobre 1961 est enfin la plus terrible répression policière d'une manifestation pacifique dans l'histoire moderne de notre République. Les consignes des organisateurs étaient strictes, au point de se traduire par des fouilles préalables des manifestants : pas de violences, pas d'armes, pas même de simple canif. La violence qui s'est abattue sur les manifestants, parfois même avant qu'ils ne se constituent en cortèges, dès leur interpellation sur la base d'un tri ethnique à la sortie du métro, fut d'une férocité inimaginable. Il n'y eut pas seulement les dizaines de disparus – frappés à mort, jetés à la Seine, tués par balles –, mais aussi 11.000 arrestations, et ces hommes parqués plusieurs jours durant, sans aucune assistance, dans l'enceinte du Palais des sports de la Porte de Versailles.

Des «Temps modernes» aux policiers résistants, l'honneur de la France

De cette violence inouïe, ce sont notamment des policiers qui en ont témoigné le plus immédiatement, dans un paradoxe qui n'est qu'apparent. L'Amicale des policiers résistants – nous n'étions que seize ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale – rédigea un tract anonyme, sur la foi de témoignages de gardiens de la paix, qui fut publié dans France-Observateur, l'ancêtre du Nouvel Observateur, que dirigeaient alors Claude Bourdet et Gilles Martinet. Emaillé de faits précis – notamment sur « la bonne centaine » d'Algériens pris au piège sur le pont de Neuilly,« assommés et précipités systématiquement dans la Seine » –, ce texte défend l'honneur d'une police républicaine contre un« enchaînement monstrueux (qui) ne peut qu'accumuler les massacres et entretenir une situation de pogrom permanent ».

Dès l'immédiat lendemain du 17 octobre 1961, un appel circula à l'initiative de la revue Les Temps modernes qui recueillit les signatures de deux cent vingt-neuf intellectuels français, dont vingt-huit professeurs d'université. Il n'est pas inutile de relire aujourd'hui ce texte impeccable tant il fait honneur à cette France, la nôtre, qui sut dire non à l'injustice et à l'innommable, formidablement illustrée dans ces années-là par la revue de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, mais aussi par le Comité Audin et son journal Vérité et Liberté, animé par Pierre-Vidal Naquet, Jacques Panijel et Laurent Schwartz, ou encore par l'éditeur et libraire François Maspero, irremplaçable refuge et emblème de toutes les résistances d'alors. Le voici donc.

« Avec un courage et une dignité qui forcent l'admiration, les travailleurs algériens de la région parisienne viennent de manifester contre la répression de plus en plus féroce dont ils sont victimes et contre le régime discriminatoire que veut leur imposer le gouvernement. Un déchaînement de violence policière a répondu à leur démonstration pacifique : à nouveau, des Algériens sont morts parce qu'ils voulaient vivre libres.

« En restant passifs, les Français se feraient les complices des fureurs racistes dont Paris est désormais le théâtre et qui nous ramènent aux jours les plus noirs de l'occupation nazie : entre les Algériens entassés au Palais des sports en attendant d'être "refoulés" et les Juifs parqués à Drancy avant la déportation, nous refusons de faire la différence.

« Pour mettre un terme à ce scandale, les protestations morales ne suffisent pas. Les soussignés appellent instamment tous les partis, syndicats et organisations démocratiques non seulement à exiger l'abrogation immédiate de mesures indignes, mais à manifester leur solidarité aux travailleurs algériens en invitant leurs adhérents à s'opposer, sur place, au renouvellement de pareilles violences. »

Quelques mois plus tard, le 8 février 1962, cette violence s'abattait, au métro Charonne, sur une manifestation non violente pour la paix en Algérie (un rappel factuel ici). L'immense émotion soulevée par les neuf morts de Charonne a longtemps fait écran au souvenir des dizaines de victimes du 17 octobre 1961. Comme si les seconds faisaient partie de notre histoire française, tandis que les premiers étaient assignés à la seule cause algérienne. C'est évidemment cet oubli qu'il faut aujourd'hui réparer. Car dans cette occultation se joue notre relation à la question coloniale en général et, plus particulièrement, à la part algérienne de notre histoire et de notre propre peuple.

 

L'appel de Mediapart à la vérité et à la réconciliation

Tel est le sens de l'appel lancé par Mediapart, avec l'association Au nom de la mémoire, pour la reconnaissance officielle de la tragédie du 17 octobre 1961 (à lire et à signer en cliquant ici). Se saisir de cette date, ce n'est pas seulement demander justice pour les victimes, c'est aussi ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire commune de deux peuples, l'algérien et le français. Les cinquante ans de la tragédie du 17 octobre 1961 inaugurent en effet l'année du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, avec toutes ses étapes commémoratives, notamment celle du décès, le 6 décembre 1961, de Frantz Fanon, cet exceptionnel Martiniquais, ancien combattant de la France Libre ayant épousé la cause indépendantiste algérienne, et devenu, dans le monde entier, le chantre de la révolte des Damnés de la terre.

Notre pari, c'est que ce cinquantenaire soit l'occasion de renouer les fils d'une histoire commune entre la France et l'Algérie. « Ni repentance ni vengeance, écrivons-nous, mais justice de la vérité et réconciliation des peuples : c'est ainsi que nous construirons une nouvelle fraternité franco-algérienne. » Tournant le dos aux inutiles guerres des mémoires et aux fratricides concurrences des victimes, notre appel veut en finir avec l'instrumentalisation politique de ce passé meurtri par des pouvoirs, particulièrement l'actuelle présidence française, qui laissent indéfiniment suppurer les blessures afin de diviser, en convoquant des fantômes pour qu'ils bataillent à l'infini.

Dire la vérité sur le passé, c'est se reconnaître dans le présent et se découvrir pour le futur. Sur le 17 octobre 1961, malgré les nombreuses entraves mises à l'ouverture des archives, l'essentiel de la vérité est connu, établi par les historiens, illustré par des écrivains, raconté par des associations. Il faut ici citer, parmi bien d'autres, les noms de Didier Daeninckx, Jean-Luc Einaudi, Mehdi Lallaoui, Anne Tristan et Gilles Manceron (vous retrouverez toutes les références à leurs ouvrages sous l'onglet "Prolonger" de cet article). Mais ce qui manque toujours, à l'instar du discours prononcé en 1995 par Jacques Chirac à Paris sur l'emplacement du Vél d'Hiv par rapport à la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des Juifs, c'est cette parole officielle qui apaise et libère, à la fois consolatrice et réconciliatrice (retrouver ici le texte intégral du discours de Jacques Chirac).

A juste titre, nombreux sont les historiens qui critiquent l'exploitation partisane et politicienne du passé, dont l'actuel pouvoir donna une illustration caricaturale en annexant le calvaire du jeune communiste Guy Môquet, fusillé par les nazis en 1941. Soucieuse d'éviter ce piège, notre démarche rassembleuse s'inspire de cet usage collectif du passé qu'ont gardé des sociétés restées plus proches de leurs savoirs traditionnels. Notre appel se réclame ainsi de ce qu'ont su inventer, avec Nelson Mandela et Desmond Tutu, les militants du combat contre l'apartheid en Afrique du Sud, au lendemain de la chute du régime raciste.

L'épilogue de la Constitution provisoire de l'Afrique du Sud de 1993 utilise un mot des langues bantoues, ubuntu, qui désigne « la qualité inhérente au fait d'être une personne avec d'autres personnes ». C'est, en d'autres termes, un appel à la relation, par-dessus les drames et les blessures, que ce premier texte constitutionnel traduisait ainsi : « L'adoption de cette Constitution pose la fondation solide sur laquelle le peuple d'Afrique du Sud transcendera les divisions et les luttes du passé qui ont engendré de graves violations des droits de l'homme, la transgression des principes d'humanité au cours de conflits violents, et un héritage de haine, de peur, de culpabilité et de vengeance. Nous pouvons maintenant y faire face, sur la base d'un besoin de compréhension et non de vengeance, d'un besoin de réparation et non de représailles, d'un besoin d'ubuntu et non de victimisation. »

Pour un «ubuntu» à la française sur notre passé colonial

L'ubuntu à la française auquel nous appelons solennellement concerne d'abord notre histoire algérienne, qui touche directement des millions de Français et leurs proches – parce qu'ils en viennent, parce qu'ils en sont issus, parce qu'ils y ont participé, parce qu'ils en ont été témoins ou acteurs, etc. Mais il concerne aussi, plus largement, notre rapport collectif au long passé d'empire colonial de la France, dont 1962 marque la fin bien que nos outre-mers d'aujourd'hui, des Antilles à la Nouvelle-Calédonie, en soulignent encore la persistance. Il nous revient de réinventer cette relation d'humanité mutuelle où se refonde durablement la politique des peuples, en lieu et place des intérêts à courte vue des gouvernants.

« Il n'est pas interdit, écrivait en 2004 l'historien Maurice Olender en introduction à un numéro de sa revue Le genre humain autour de la Commission Vérité et Réconciliation sud-africaine, de s'inspirer de cette forme d'humanité mutuelle qui fait que ce qui blesse l'un atteint l'autre, que ce qui panse l'un guérit l'autre, que ce qui autorise la mémoire et l'oubli des uns et des autres ouvre l'avenir à des projets politiques communs. » Tel est l'état d'esprit de cette nouvelle fraternité franco-algérienne à laquelle nous appelons, dans l'idée d'une pratique sensible de la politique, d'intuition de la relation et d'écoute de l'autre.

Nous irons donc manifester lundi soir 17 octobre 2011, à Paris, des grands boulevards au pont Saint-Michel dans l'espoir qu'advienne, au jour d'une alternance politique éminemment souhaitable, cette parole officielle de vérité et de réconciliation qui ouvrira une voie nouvelle pour nos deux peuples, français et algérien, inextricablement liés par l'histoire et par la géographie, au passé comme au présent.

A la fin de son récent essai sur la triple occultation du massacre du 17 octobre 1961, l'historien Gilles Manceron rappelle qu'au soir du 8 février 1962, à la prison de la Santé, un Français emprisonné pour son soutien au FLN, entendit soudain un silence de plomb, alors que circulait la nouvelle des morts de Charonne. Puis, raconte-t-il,« d'un seul coup, on a entendu, avec l'accent algérien, monter la Marseillaise, le "Allons enfants de la patrie". Je vous assure qu'on était tous là à se tenir la main, et là une émotion... qui rejaillit encore aujourd'hui. C'était leur hommage aux morts de Charonne, qui étaient contre la guerre d'Algérie... et qui étaient aussi leurs morts ».

Comme ceux de Charonne le sont pour les Algériens, les morts du 17 octobre 1961 sont, eux aussi, les nôtres. Et ils nous espèrent encore, nous attendent et nous appellent, afin que nous soyons enfin fidèles à cette injonction que nous lançait le jeune Frantz Fanon, en 1952, dans une quête infinie de tout ce que l'humanité peut partager : « Que jamais l'instrument ne domine l'homme. Que cesse à jamais l'asservissement de l'homme par l'homme. C'est-à-dire de moi par un autre. Qu'il me soit permis de découvrir et de vouloir l'homme, où qu'il se trouve. »

Oui, où qu'il se trouve.

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Je suis d'autant plus sensible à ce texte, que ma mère, militante communiste et anti-colonialiste convaincue, m'a raconté s'être rendue à cette manifestation et avoir pu sauver plusieurs manisfestants algériens en les arrachant litéralement des mains de la police en se faisant passer pour leur épouse française.

 Je ne sais s'il s'agissait d'une consigne du PCF ou d'une initiative individuelle.

 

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13 octobre 2011

Denis Khiusov

Une sélection de quelques photos de Denis Khiusov (connu aussi sous le nom de Kamuisama). J'ai choisi, pour vous donner envie de découvrir ce photographe, deux thèmes : Shibari en extérieur et Bondage en couple. Deux aspects plutot rares dans l'iconographie de cet art. J'aime tout particulièrement la puissance dégagée dans la deuxième partie, par les modèles et la mise en scène. 

Vous pouvez découvrir le travail de Denis Khiusov en suivant les liens suivants :

Photosight

Vk

Son site

 

Avertissement : la réalisation de tels bondages est l'affaire de gens expérimentés, prenant une foule de précautions pour garantir l'intégrité des modeles. Cet été 1 jeune femme italienne est morte et une autre sérieusement blessée, lors d'une séance de bondage en extérieur, faute d'avoir respecté ces consignes vitales.

 

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