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20 décembre 2011

Salah Hamouri libre mais déjà menacé ? Richard Prasquier ment !

Salah Hamouri a été libéré dimanche 18 décembre au soir. Je m'en félicite comme des milliers de personnes qui ont cru en sa cause. 

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Il a pu enfin rejoindre sa famille, ses amis après avoir été condamné par un tribunal militaire israélien constitué en territoire occupé pour des faits présumés. J'ai partagé mon indignation ici. 

Richard Prasquier dans un éditorial du CRIF aujourd'hui déclare "«Ovadia Yosef mérite la mort». Telles furent les premières déclarations de Salah Hamouri à l’agence Reuters le lendemain de sa libération du18 décembre..." Sources CRIF. Mais ceci est FAUX !!! Salah Hamouri a nié ces propos et l'agence Reuters aussi. Source REUTERS

A quoi donc joue le porte-parole du CRIF ? Que souhaite-t-il en propageant de tels propos ? Veut-il attiser la haine ? Est-il dépité qu'un jeune de 26 ans recouvre la liberté tout en ne reniant pas ses convictions ?

Ces propos dangereux peuvent être lourds de menaces pour l'intégrité physique de Salah, à Jérusalem comme en France, où Salah compte bien venir rapidement.

Ces mensonges m'inquiètent pour Salah mais aussi pour le CRIF. Je souhaite que Salah Hamouri  et Guilad Shalit, puisque Richard Prasquier fait le rapprochement, puissent vivre en paix dans des pays libres et reconnus. Celà ne peut se faire que sur la base d'une écoute et d'un respect mutuel. Le mensonge délibéré n'ouvre pas la voie pour celà.

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LIBERATION DU PRISONNIER FRANCO

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1 décembre 2011

La violence faite aux femmes

« Bonjour, je m’appelle Corinne NICOLE, j’ai 44 ans, je suis mariée, mère de cinq enfants , militante CGT depuis des années. Je travaille comme ouvrière en 2 x 8 et j’insiste sur le mot « ouvrière » pas opératrice comme on nous appelle maintenant, dans un abattoir de poulets comme il y en a beaucoup en Bretagne. Il y aurait tant de chose à vous dire sur les conditions de travail des salariés de l’agro-alimentaire, ce qui me prendrait évidemment plus de temps qu’il m’est imparti. C’est pourquoi j’ai décidé de vous décrire la journée d’une ouvrière dans ce secteur. Cette ouvrière je l’appellerai NADINE, 27 ans d’ancienneté, 43 ans, maman de 3 enfants de 8 à 14 ans. »

« Nadine se lève à 4 heures pour une prise de poste à 5H40. Cette semaine elle est du matin. Après avoir avalé vite fait son café (elle n’arrive toujours pas à prendre son petit déjeuner si tôt), Nadine vérifie les cartables des enfants, dresse la table du petit déjeuner, prend sa douche et part au travail. Pendant le trajet, elle se dit qu’heureusement que les enfants ont grandit et qu’elle n’a plus à les emmener chez la nourrice, qu’elle à bien eu du mal à trouver d’ailleurs. L’aînée de 14 ans lèvera les petits vers 6h30 et les déposera à la garderie à 7h30 avant de prendre elle-même le bus pour se rendre au collège. »

« Ouf ! Il n’y a pas de brouillard aujourd’hui, les enfants seront plus visibles par les automobilistes sur le parcours de l’école car il y a un kilomètre à faire. Nadine arrive sur le parking de l’entreprise à 5h15, se rend au vestiaire, prend sa tenue : pantalon, vareuse, charlotte, manchette, gant. Elle met son pantalon et commence à enfiler sa vareuse.  Aïe ! Ce bras et cette épaule qui recommence à la faire souffrir, elle arrive de justesse à le lever à l’horizontale, il va falloir qu’elle demande la taille du dessus pour la vareuse, elle sera plus facile à enfiler, elle dira qu’elle a pris du poids. Vite fait, elle avale son anti-douleur (Lamaline). Deux en cas de douleur lui a dit son médecin-traitant qu’elle a consulté il y a un mois. Du repos qu’il lui a dit ! Il est marrant lui, c’est pas lui qui va perdre 230 euros sur sa paie du mois ! Bon, ça tiendra au moins jusqu’à la pause. »

« Après avoir parcouru la distance qui la sépare de son atelier, elle pointe, 5h30 qu’il est !  Tiens la chef a déjà mis en route les ventilos. 4°C qu’il fait, le polaire qu’elle a acheté hier va lui servir. Bon, elle met ses bouchons d’oreilles et prépare son poste. 5H40, les poulets arrivent sur la chaîne, il faut les conditionner ! Yvette sa voisine lui fait un petit coucou ! Pas le temps de parler, trop de bruit, il faudrait crier et en plus 32 poulets à la minute, ça chôme pas. On se parlera à la pause ! Nadine regarde la pendule 7 heures, espère que la grande n’a pas oublié de se réveiller. Mince alors, les poulets tombent par terre, sa case déborde. Une panne qu’ils  disent, il va falloir rattraper le retard, en plus elle a besoin d’aller aux toilettes, un signe à la chef qui lui fait comprendre par gestes que la personne qui doit la remplacer est déjà occupée, il va falloir attendre. 7h30, enfin, Nadine peut aller aux toilettes, 5 min pas plus lui dit la collègue qui la remplace, il y a encore du monde à aller. 8h30, il est temps que la pause arrive, la douleur se réveille, «il est temps que je reprenne mes cachets » pense-t-elle. 9h, il était temps, elle a vraiment du mal à attraper les poulets, mais bon la chef n’a rien vu ! »

 

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Photo : Ela Barteczko

« Yvette la rejoint à table devant un bon café. « t’as su ce qui est arrivé à Jacqueline lui dit-elle ». « Non ! » répond Nadine. «ben, ça y est, elle a été licencié, pour inaptitude qui z’ont dit ! Tu sais bien, elle avait été opérée de l’épaule, elle était en arrêt depuis 6 mois ; ben, elle a vu le médecin conseil qui l’a consolidé et ici le médecin de travail, il l’a déclaré inapte. Le bureau du personnel a dit qu’il n’y avait pas de poste disponible par rapport aux gestes qu’elle peut plus faire. »

« Mince alors, elle n’a que 49 ans, qu’est ce qu’elle va faire, elle en a encore deux qui sont à la maison, en étude en plus ! » « Pour sûr, ça va être dur à la maison, en plus, elle aura plus de mutuelle, avec son mari malade. C’est pas la joie. » 9h15, il est temps de remonter, le temps de prendre ses « Lamaline » et de se rhabiller et c’est reparti ! Tout en conditionnant ses poulets, Nadine pense et pense encore. Heureusement qu’elle a  écouté ce qu’a dit la secrétaire du bureau du personnel se dit-elle, quand elle lui a expliqué que quand on déclarait une maladie professionnelle, la machine était lancée et on ne pouvait plus l’arrêter, ça se terminait obligatoirement par un licenciement. Du coût, pense-t-elle, elle a  bien fait de ne rien dire au médecin du travail la semaine dernière, elle ne l’avait pas vu depuis deux ans, il a rien vu de toute façon. C’est toujours çà de gagné ! 12h30, Nadine a pu aller aux toilettes en temps voulu, plus qu’une bonne heure de boulot, la douleur revient, c’est quand même mieux de ne faire que 7 heures de boulot, elle ne croit pas qu’elle pourrait tenir plus. »

« 13h40, La relève arrive, Nadine pointe et se rend au vestiaire, Yvette la rejoint,  «  Une de faite lui dit-elle ». « Oui et maintenant la deuxième journée à la maison va démarrer ». 14h10, retour à la maison, Nadine débarrasse la table du petit déjeuner, met en route le lave-linge, accroche le linge déjà lavé, fait les lits, passe l’aspirateur, etc… Surtout ne pas s’assoir. Une fois assise, elle ne se relève plus. Nadine reprend deux « Lamaline ». « Vous pouvez en prendre 6 par jour » lui a dit le médecin. »

 

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Photo : Ela Barteczko

« 16h30, Nadine va reprendre les enfants à l’école. Pendant que les deux derniers goûtent, elle peut enfin s’assoir et prendre son café pain beurre. Ensuite les devoirs. 17h30, l’aînée rentre du collège. Nadine ouvre le courrier du jour. Tiens, sa fiche de paie est arrivée. 1 120 € mutuelle déduite, heureusement que son ancienneté lui permet d’avoir un peu plus, se dit-elle. Ben tout est déjà dépensé d’avance, pas d’extra encore ce mois-ci. 18h, il faut penser à préparer le repas du soir. 19h30, les enfants sont douchés, on peut se mettre à table. 20h00 les infos à la télé : « Réforme des retraites », il faudra travailler encore plus longtemps ! « On voit bien qu’ils travaillent pas à la chaîne tous ces grands décideurs, Ils nous tueront avant, comme çà il n’y aura pas de retraite à nous verser ! » se dit-elle. »

« 20h30 le mari de Nadine rentre de Brest où il travaille, une heure de route. 22h00 après avoir préparé le repas du lendemain midi pour son mari, plié le linge et préparé les vêtements des enfants pour le lendemain, Nadine peut aller au lit. Auparavant elle avale deux autres « Lamaline » pour la douleur et la moitié d’un somnifère, en effet depuis quelques mois, elle a dû mal à s’endormir : Comment va-t-elle réussir à payer toutes les factures ! Ce que je viens de vous raconter, c’est du vécu, ce n’est pas de la fiction. »

 

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Photo : Ela Barteczko

Combien de Nadine ? Et surtout combien de temps encore ?

Si comme moi, ce récit vous remue les tripes, vous enrage et vous donne envie de gueuler, vous en trouverez la source ICI.

En ce qui me concerne, mon choix est fait.

 

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