Combien de morts encore ?
Me promenant dans les villes françaises, j'aime prendre en photo ce type de plaques, rappelant l'holocauste subi par les juifs pendant notre dernière guerre.
Holocauste provoqué par la barbarie nazie.
Ces photos participent pour moi à un devoir de mémoire.
Mais ce devoir a des conséquences. Celui de se lever et de combattre toutes les barbaries qui provoquent de tels drames.
Fussent-elles ces barbaries, commises par des juifs !
Comme celle perpétrée ce matin par l'armée israélienne en massacrant des êtres humains qui avaient pour seul tort de vouloir forcer une brèche dans le blocus contre la bande de Gaza.
Alors dans ces moments de colère et d'amertume, il me faut choisir entre des voix juives. Entre celle de Gidéon Lévy journaliste à Ha'Aretz qui écrit :
L'hystérie israélienne a eu raison de la flottille
La machine de propagande israélienne a atteint de nouveaux sommets dans son hystérie désespérée. Elle a distribué des menus des restaurants de Gaza, accompagnés de fausses informations [afin de montrer que les Gazaouis ne manquent de rien]. Elle s’est couverte de ridicule en se lançant dans une bataille futile dans le secteur des relations publiques, une bataille qu’il aurait mieux valu ne pas déclencher. Ils veulent maintenir le siège inefficace, illégal et immoral de Gaza et ne pas laisser la “flottille de la paix” aborder sur la côte ? Il n’y a rien à expliquer, certainement pas à une communauté internationale qui n’est pas prête à avaler ce brouet fait de justifications, de mensonges et de tactiques dilatoires. Il n’y a plus qu’en Israël que les gens acceptent ces marchandises avariées. Rappelant ces rituels antiques qui précédaient les batailles, le chœur a clamé son enthousiasme sans se poser de question. Des soldats en uniformes blancs se sont préparés en notre nom.
Des porte-parole ont fourni des explications fallacieuses en notre nom. Toute cette scène grotesque se déroule à nos dépens. Et presque aucun d’entre nous n’est venu perturber le spectacle. Le chœur a entonné des chants de tromperie et de mensonges. Nous en sommes tous, nous qui affirmons qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza. Nous faisons tous partie de ce chœur qui prétend que l’occupation de Gaza est terminée, et que la flottille représente une agression violente contre la souveraineté israélienne — le béton va servir à bâtir des bunkers et le convoi est financé par les Frères Musulmans turcs. Mais, le siège israélien de Gaza va faire tomber le Hamas et libérer Gilad Shalit. Yossi Levy, porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, un des plus risibles parmi les propagandistes, s’est surpassé en déclarant sans sourciller que le convoi d’aide à destination de Gaza constituait une violation du droit international. Mais bien sûr. C’est exactement ça. Ce n’est pas le siège qui est illégal, c’est la flottille.
L’opération de propagande a cherché à nous vendre,
à nous et au reste du monde, l’idée que l’occupation de Gaza est finie,
mais que de toute façon, Israël dispose de l’autorité juridique pour
interdire toute aide humanitaire. Tout cela n’est qu’un tas de
mensonges.
Une voix, et une seule, est venue un peu gâcher la fête : un rapport
d’Amnesty International sur la situation à Gaza. Quatre habitants sur
cinq y ont besoin d’une assistance humanitaire. Des centaines attendent
de bénéficier de traitement médicaux, et 28 sont déjà morts. Et ce en
dépit de briefings de l’armée israélienne sur l’absence de siège et la
présence d’une aide, mais qui s’en soucie ?
Quant aux préparatifs de l’opération, ils ne sont pas sans rappeler une
farce particulièrement désopilante : le débat ministériel enflammé; le
déploiement de l’unité Masada, commando du service carcéral spécialisé
dans la pénétration des cellules de prison ; des commandos de marine
appuyés par l’équipe de lutte antiterroriste de la police et l’unité
cynégétique Oketz de l’armée ; la mise en place d’un site de détention
spécial dans le port d’Ashdod ; et le bouclier électronique censé
interdire la diffusion de toute information sur la saisie du navire et
sur l’arrestation de tous ceux qui se trouvent à bord.
Et celle de Sacha Bergheim :
Réaction à chaud : une mécanique de criminalisation bien rôdée.
par Sacha Bergheim pour Aschkel et Lessakele
"En somme, derrière cette affaire de la flotille se joue la criminalisation de l'existence d'Israel, remake des justifications théologiques ou sociales aux pogroms chrétiens des siècles passés. La différence étant que le peuple juif, incarné par l'Etat d'Israel, a quitté sa position de powerlessness, de vulnérabilité qui caractérisait son statut de dominé dans les sociétés chrétiennes et musulmanes. C'est ce droit de réponse du peuple juif, ce droit insupportable de se défendre contre les tentatives d'annihilation qui fait l'objet aujourd'hui de telles attaques. Le sacrifice des "militants" de la flotte pro-hamas est le prix de cette nouvelle judéophobie."
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J'ai le triste sentiment en lisant ces lignes, d'entendre les diatribes de Radio-Paris sous le contrôle des allemands mais avec des voix si françaises, qui fustigeait, déjà, ces terroristes, ces résistants qui osaient s'élever, lutter contre un ordre établi qui trouvait normal de faire porter à de petits enfants français une étoile jaune cousue sur leur poitrine.
Alors pour moi, oui, il est juste de se défendre contre une opération militaire menée par des commandos marins expérimentés, en plein dans les eaux internationales, avec ses mains, des couteaux et même des barres de fer.
Dire oui à de tels actes de piraterie, soutenir de telles violences avec un entêtement et une absence de recul évidents, c'est d'avance justifier n'importe quel massacre !
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